Adepte des contrastes, des rencontres inattendues et des contradictions, Ayelen Parolin explore dans ZONDER les liens qui rapprochent la danse et l’humour.

Cette création pour trois interprètes résonne comme une ode à l’irrationnel et à l’imprévisible. Les trois danseur·euses évoluent la plupart du temps sans musique, aux sons de leurs pas et de leurs corps. La scène et le fond neutres contrastent avec leurs habits colorés, légèrement extravagants. Sautillant, trottant, tapant du pied, remuant les épaules et les bras, cet entêté trio s’amuse allègrement des codes de la danse contemporaine sans se prendre au sérieux. Décomplexés, les interprètes utilisent l’espace comme un terrain de jeu et se mettent même à fredonner une rengaine de Strauss. Avec un air interloqué tout au long de la pièce, les artistes s’observent, s’imitent, se répondent et se provoquent même parfois. Iels ne cessent de perdre le rythme, de trébucher, mais il n’est pas question d’abandonner. Quel que soit le chaos sur scène, the show must go on ! La virtuosité des danseur·ses magnifie la maladresse et la perte de contrôle. Lorsqu’on croit avoir compris le schéma de la chorégraphie et ne plus être surpris·e par le reste de la représentation, un nouvel aspect du spectacle vient nous cueillir et nous porter toujours plus loin.

À contre-courant d’une société dans laquelle tout doit être pensé, réfléchi, pesé, Ayelen Parolin préfère défendre une théorie de l’imperfection, où composition et décomposition s’enchevêtrent allègrement pour mieux accueillir l’incertitude, l’erreur et l’accident. Dans le prolongement de SIMPLE (Festival Perspectives 2023) et de sa figure de l’idiot, la chorégraphe argentine basée en Belgique poursuit ses recherches autour des liens entre la danse et la faille, le défaut. Le nouveau trio composé de Piet Defrancq, Naomi Gibson et Daan Jaartsveld s’accorde dans leur désaccords. Abolissant les convenances idéologiques, esthétiques et politiques, la chorégraphe, artiste associée au Théâtre National Wallonie-Bruxelles, offre un regard neuf sur la danse contemporaine.

Ayelen Parolin orchestre avec intelligence le désordre chorégraphique. Une performance hilarante et haute en couleurs qui questionne la pseudo-intellectualité dont certains classiques de la danse contemporaine aiment se parer. À ne pas manquer !

Un projet de Ayelen Parolin
Créé et interprété par Piet Defrancq, Naomi Gibson, Daan Jaartsveld
Collaboration artistique Julie Bougard
Direction technique, création lumière Laurence Halloy
Création sonore Julie Bougard, d’après Le Beau Danube Bleu de Johann Strauss
Scénographie, costumes Marie Szersnovicz
Régie lumière Laurence Halloy ou Gaspar Schelck
Régie plateau, régie sonore Chamsedine Madec ou Gaspar Schelck
Dramaturgie Olivier Hespel
Préparation Daniel Barkan, Alessandro Bernardeschi, Michael Schmid

Production RUDA asbl
Coproduction Théâtre National Wallonie Bruxelles / Charleroi danse / Le Manège Scène Nationale, Reims / SurMars, Mons / Théâtre de Liège / Atelier de Paris-CDCN
Décor, costumes Théâtre National Wallonie Bruxelles
Subventions la Fédération Wallonie-Bruxelles / Wallonie-Bruxelles International
En coproduction avec La Coop asbl / Shelter Prod
Avec le soutien de Taxshelter.be / ING / tax-shelter du gouvernement fédéral belge

Ayelen Parolin est depuis 2022 artiste associée au Théâtre National Wallonie Bruxelles.