Seul en scène, Olivier Dubois, danseur remarquable et chorégraphe majeur de ces quinze dernières années, accueille le public d’un air décontracté, une bouteille de champagne à la main. Il livre un solo intime dans lequel il rend visite à quelques-uns des 60 spectacles auxquels il a pu prendre part depuis le début de sa carrière. Sans retenue – et pour notre plus grand plaisir –, il partage des anecdotes inédites sur ses premiers pas de jeune danseur et ses débuts en tant que chorégraphe. Son corps est comme une archive vivante, capable de nous raconter une histoire de la danse et de nous faire revivre des moments de spectacle vivant.
Pour évoquer ses souvenirs, l’artiste connu pour son exubérance, se prête avec beaucoup d’humour à un jeu dont il fixe lui-même les règles. La performance prend des allures tantôt de peep-show, tantôt d’examen intime. Sans artifice ni échappatoire, il confie le déroulement aléatoire de la pièce au public et se soumet à son bon vouloir. Chacun·e est invité·e à tirer au sort un spectacle et une musique. Olivier Dubois explore alors la mémoire de son corps d’interprète et propose un extrait de l’œuvre en question, accompagné d’une courte remise en contexte. Les plaisanteries s’estompent, la musique démarre et le temps s’arrête dès lors qu’il se met à danser.
Enfant terrible de la danse contemporaine, Olivier Dubois est élu parmi les 25 meilleur·es danseur·euses du monde par le magazine Dance Europe en 2011. Il a collaboré avec bon nombre d’artistes et compagnies de renom comme Angelin Preljocaj, Jan Fabre, Sasha Waltz, mais aussi le Cirque du Soleil ou encore Céline Dion. Pour ce solo, il est à la fois metteur en scène et interprète. Il s’est inspiré du Livre des Morts, qui dans l’Égypte antique portait le titre Livre pour sortir au jour. Ce texte funéraire évoque notamment l’oubli, l’anéantissement et la mort mais aussi et surtout le retour à la vie et à la lumière par le souvenir. Et c’est bien de souvenirs dont il s’agit dans la pièce. Olivier Dubois s’engage dans une traversée temporelle entre fragments de danse et confessions intimes. Une performance audacieuse, profondément drôle et sensible, dont on ressort un peu plus vivant·e
