La chorégraphe israélienne Sharon Eyal a été invitée à collaborer pour la troisième fois avec les danseur·ses de tanzmainz, la compagnie de danse du Staatstheater de Mayence. Après Plafona Now, puis Soul Chain, unanimement plébiscité, parti en tournée internationale et distingué en 2018 par le prix allemand FAUST de la meilleure chorégraphie, voici Promise. Le Festival PERSPECTIVES a l’immense plaisir d’accueillir l’une des premières dates de tournée de ce ballet contemporain électrisant créé en novembre 2021.
Sept danseur·ses se lancent de tout leur corps dans une chorégraphie d’une énergie redoutable et d’une sensualité éblouissante. Il y a quelque chose d’épuré et d’instinctif, de faussement sage et de sauvage dans l’écriture de Sharon Eyal. Rien n’est jamais laissé au hasard. Un regard de biais, une bouche qui se tord, une main portée au cœur… de ces corps carcans se libèrent les émotions les plus fortes et indicibles. Promise est une pièce où les passions se dansent. On voit les muscles en tension, la sueur, l’épuisement, mais aussi et surtout l’extase, dans cette danse fascinante qui ne saurait s’arrêter.
Promise a été conçu en partie durant l’hiver 2020/2021, période marquée par le confinement et la fermeture des salles de spectacle. Pour la chorégraphe comme pour les danseur·ses, le quotidien s’est structuré autour des répétitions et du travail en studio. La pièce est née dans ce contexte inédit d’isolement social. Plus soudé·es que jamais dans cette urgence à continuer de créer, à continuer de danser, les fascinant·es danseur·ses de Promise semblent faire corps, comme indivisibles. Ils et elles se déploient sur scène dans un même souffle, de manière organique, sur des rythmes terriblement entêtants.
Sharon Eyal, qui a fait ses classes en tant qu’interprète puis chorégraphe auprès de la célèbre Batsheva Dance Company avant de fonder sa Compagnie L-E-V, développe un style qui se distingue entre mille. Accompagnée dans tous ses travaux par le DJ et compositeur Ori Lichtik, elle offre ici une œuvre exaltante. Les danseur·ses de tanzmainz incarnent avec une intensité folle le pouvoir libérateur de la danse.