La ghost light, c’est l’ampoule qui continue de briller sur scène lorsqu’une salle de théâtre est inoccupée. C’est cette veilleuse qu’on laisse allumée par sécurité, mais aussi par superstition. Qu’il s’agisse d’éloigner les fantômes du théâtre ou bien de leur laisser un peu de lumière pour qu’ils montent sur les planches, les histoires sont nombreuses et contradictoires.
Jouant des ombres et des clairs-obscurs, toujours entre lumière et obscurité, les artistes de cirque Ugo Dario et Maxim Laurin partent à la rencontre de l’autre et d’eux-mêmes. Leur agrès de prédilection est la bascule, traditionnellement utilisée pour des numéros acrobatiques. Mais le duo, multi-médaillé d’or et référence incontournable sur la scène internationale dans cette discipline, est avide de nouveauté et de création originale. En souhaitant explorer tout le potentiel de cette structure, les deux garçons en ont fait une partenaire de jeu pour toute la durée d’un spectacle, mêlant la prouesse acrobatique à la danse. Montée sur pivot, leur planche dite « coréenne » tourne à 360°, rendant l’exercice acrobatique aussi périlleux qu’impressionnant. Ils se propulsent à des hauteurs insoupçonnées avec le seul poids de leur corps, provoquant l’envol et inéluctablement la chute. Comme un trait d’union entre eux, la bascule les relie, les sépare, autant qu’elle leur permet de se catapulter l’un vers l’autre.
Les acrobates convient le passé et l’avenir dans l’ici et maintenant. Ghost Light est une introspection acrobatique qui ne se prend pas au sérieux. Après l’envol et avant la chute, il y a un moment suspendu, fragile, fascinant et magique. Entre quelques pas de danse et des figures chorégraphiées, Ugo et Maxim s’emparent de cet instant hors du temps avec humour et sensibilité.
Ils ont joué avec des compagnies de cirque de renom telles que Le Cirque du Soleil et les 7 Doigts de la Main avant de co-fonder avec quatre autres circassiens la Compagnie Machine de Cirque à Québec. Après le record mondial Guinness du plus grand nombre de sauts périlleux arrière à la planche coréenne (101 très exactement), les deux acrobates virtuoses relèvent désormais haut la main le défi d’un spectacle entier consacré à leur discipline.